02/02/2010

Excalibur (John Boorman, 1981)

On peut ne pas être sensible aux histoires de chevaliers, dragons, enchanteurs… et aimer Excalibur, beaucoup. A cela, il doit y avoir plusieurs raisons. A) On ne connaît pas grand-chose de la légende du roi Arthur (n’étant pas sensible aux chevaliers, dragons, etc.) et le film en donne une vue d’ensemble riche et passionnante. La légende est tellement ancrée en notre imaginaire qu’on est happé, forcément. Ça, ce serait pour le récit. B) Il y a un solide réalisateur aux commandes. Excalibur est donc beau et propose des images assez incroyables. Des lumières irisées, des décors, des costumes fous et flamboyants. Et cela dans des cadres élaborés. C’est la beauté de la démesure et du merveilleux. De toute évidence, il est (était) possible de mettre en scène une grande épopée sans recours aux effets numériques. Le film ne masque pas son usage du trompe l’œil ; ce qui lui serait fatal aujourd’hui mais ne l’en rend que plus beau. C) Réussi sur deux niveaux, narratif et esthétique, le film n’est pas un objet intouchable pour autant. C’est qu’il faut oser pour s’imposer. Par exemple, les acteurs ont un jeu particulier qui prête à sourire. Ils jouent probablement comme le souhaitait Boorman, c’est-à-dire avec la touche d’emphase nécessaire à l’adaptation de la légende. La post-synchro est un peu discutable, mais elle aussi donne ce petit décalage héroïque qui nous fait penser : on est vraiment dans un film. Et c’est terrible. Conclusion) Excalibur laisse une intense impression de mystère. Les différents épisodes du mythe sont suffisamment découpés pour qu’on les comprenne… mais il reste encore une part de floue, d’insaisissable et d’étrange dans les enchaînements. C’est de cette manière qu’il donne le mieux à voir la folie de son entreprise et sa grande réussite. Même si on est rétif à la fantasy, il faut voir ça.

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